Serge Clément pratique une photographie de questionnement, de recherche et d’auteur. Offrant des images poétiques et déroutantes, sa démarche se décline du documentaire à l’installation en passant par le commentaire social, le récit poétique et l’essai photographique.
Le travail de Clément a fait l’objet d’expositions solo dans différents pays d’Europe, à Hong Kong et au Canada. Le photographe a publié plusieurs livres photographiques, notamment Dépaysé (Kehrer Verlag, 2014), courant ~ contre-courants (Marval, 2007) et Sutures – Berlin 2000-2003 (Les 400 coups, 2003), ainsi que quelques livres auto-publiés (éditions Mai 50) : NàY (2011), au Passage Patience (2007).
Il a aussi réalisé deux court-métrages (Fragrant Light / Parfum de lumière, ONF, Mtl, 2002 ; d’aurore, Ottoblix, Mtl, 2012) à partir d’images photographiques. Ce parfum photographique et cinématographique nous révèle une ville fictive traversée dans l’espace et dans le temps, Hong Kong préfigurant le destin de Shanghai, alors que la ville personnelle du photographe nous fait entrevoir les mégapoles du XXIe siècle. Il nous mène également au-delà et en deçà de l’histoire, dans des clairs-obscurs pluridimensionnels qui nous parlent de lui et de nous, de ce que nous sommes et de ce que nous serons. d’aurore, initié en 2009, interroge la rencontre du cinéma et de la photographie. Produit à partir d’images prises (dans 9 villes différentes du monde) pour 5 heures du matin (une pièce de théâtre-danse produite par Pigeons International), ce lent mouvement passe de la nuit à l’éveil lumineux. En 2011, Olivier Calvert y ajoutera une fabuleuse trame sonore.
Son intérêt pour les livres de photographie, devenu au cours des années une passion, l’aura incité à accepter l’invitation d’Alexis Desgagnés du centre d’artistes VU et à élaborer ensemble une présentation-réflexion (exploitant simultanément la double condition de photographe et de collectionneur) sur le livre photographique. L’exposition fut présentée à Québec, en avril 2014 et a constitué la première exposition québécoise spécifiquement consacrée à ce type d’ouvrages.
En novembre 2014, fut inauguré à Paris, Dépaysé une exposition itinérante européenne co-produite par le Fotografie Forum Frankfurt et le Centre culturel canadien à Paris. Elle fut présentée par la suite à Cardiff et à Francfort.
Dépaysé est conçu comme une traversée des saisons de la vie qui superpose monde urbain, monde rural, descriptif, introspectif, sociologie et philosophie. Réunissant fiction et fait, mémoire et effacement, et intégrant des références à la littérature et à l’histoire de la photographie, ce projet embrasse 40 ans de photographie, en puisant aussi bien dans ses travaux récents que dans des photographies inédites « retrouvées » dans ses archives.
En septembre 2016, la galerie Simon Blais présenta Métamorphose, une recherche au croisement du figuratif et de l’abstraction, cette surface équivoque qui déconstruit nos analyses et nos tentatives de rationalisation.
En novembre 2018, il présente à Occurrence espace d’art et d’essai contemporains (Montréal), l’exposition et la monographie Archipel, dédié à sa production des livres photographiques, avec Zoë Tousignant, commissaire de l’exposition et auteure des textes de la monographie.
Dans le cadre d’échanges artistiques international entre Les Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie (Québec) et Diaphane, pôle photographique en Hauts-de-France (France) il réalise Fragments & Trans (automne 2017) qu’il expose l’année suivante au Quadrilatère à Beauvais lors des Photaumnales 2018 et à la galerie Le Réverbère début 2019, dans l’exposition collective La Poésie abstraite du réel.
On le retrouve à la galerie Le Réverbère, début 2020 dans l’exposition Globe-trotteurs aux côtés de Thomas Chable, Bernard Plossu et Jacques Damez, avec 5 heures du matin. Globe-trotteurs devient Globe-trotteurs à résidence sur Instagram le temps du 1er confinement. 5 heures du matin est présentée à Paris Photo 2022 (Paris Photo 2020 ayant été annulé). Il participe aux expositions collectives qui prennent place ensuite à la galerie : C’est quoi l’été pour vous ? (sept. 2020-mars 2021), Envie(s) d’ailleurs ! (avril-juillet 2021), La galerie a 40 ans ! La parole aux assistant.e.s (oct.-déc. 2021 prolongations en janv. 2022).
En 2020, le LUX, scène nationale de Valence, invite Serge Clément à poursuivre un projet réalisé en 2018 à la Cinémathèque de Montréal : Escale cinéma, qui s’est concrétisé par une exposition, un court métrage Myriade et une publication sous forme de journal, Zone cinéma. L’exposition est présentée début 2022 dans le cadre du festival Viva Cinéma !, en collaboration avec la Cinémathèque du Québec et le Conseil des Arts du Canada.
En 2023, il participe à Inde(s) au pluriel à la galerie Le Réverbère, aux côtés de William Klein, Baudoin Lotin, Françoise Nuñez, Bernard Plossu, Raghu Rai, Marc Riboud et Denis Roche.
Il est récipiendaire de nombreuses bourses du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec.